sexta-feira, 18 de setembro de 2009

REFERENCIAS - JORNAIS - TEXTOS

.../...
L’approche du nu féminin par Manuel Magalhães a quelque chose d’élémentaire, d’essenciel … d’essenciellement photographique : le corps-image paraît extrait de l’ombre par la lumière qui en sugère seule la ligne, le volume, la forme.
Ce corps est fragmenté, présenté de manière métonymique et nous place ainsi face à un minimum héraldique, parfois même emblématique de la forme féminine.
Une image exacerbe la monumentalité d’une hanche et la photographie déploie son potentiel sculptural.
Une autre en évoque simplement le contour et c’est alors le caractère graphique, abstractif de la photographie qui se trouve mis en exergue.
Paradoxalement, cette distanciation esthétique est remise en cause par la facture même des images qui provoque dans la confrontation au spectateur un rapport de proximité et de sensualité tactile. Par l’acte photographique de révélation, au delà de l’inscription d’un regard, il s’agit ici d’une inscription conjuguée dans la manière de la représentation, du corps du modèle et du corps du photographe.
Magalhaes révèle ses images au pinceau, à l’éponge ou à la main. Ainsi, chaque tirage devient par là événementiel, non reproductible et donc unique. Indice d’une relation physique instaurée lors de la prise de vue, il saisit réellement le corps par la peau en l’installant discrètement dans la durée.
Ces images par leur traitement et leur sujet s’inscrivent dans une certaine intemporalité et invoquent à la fois une histoire de la photographie du siècle passé et plus particulièrement du nu pictoraliste. Tradition et classicisme, Magalhaes ne les renie pas. Sa formation aux Beaux-Arts et l’intérêt qu’il porte à l’histoire de la photographie n’y sont pas étrangers.
…/…
Il a mis à jour la participation de Charles Nègre et d’Auguste Poitevin à l’ » Exposition Industrielle de Porto » en 1865, celle de Peter Henry Emerson à l’ « Exposition Internationale de Photographie « à Porto en 1886. Les recherches de Manuel Magalhaes abordent également la diffusion d’articles sur la photographie avec par exemple, l’édition de la revue « Revista Literaria « en Mars de 1839 qui publia la traduction d’un article de William Fox Talbot, un mois seulement après sa parution en Angleterre. Ces travaux tendent à montrer que la photographie tire également ses lettres de noblesse du Portugal, et qu’il importe de ne pas oublier…

Didier Mangot
Nathalie Trachino

In catalogue de l’exposition de Manuel Magalhaes, Nus Lusitaniens, École Nationale de la Photographie (E.N.P.), Arles, France, Octobre de 1992 à Janvier de 1993.

Sem comentários:

Enviar um comentário